Ma technique

 

 

Je travaille essentiellement la technique traditionnelle au plomb mais je reste ouverte à d’autres méthodes dans la mesure du possible.

Si certaines vitreries vous intéressent mais dont les couleurs ne vous satisfont pas, je peux vous refaire un vitrail à votre convenance.

J'apprécie particulièrement les SunCatcheur car il n'y a pas besoin d'effectuer de travaux pour changer l'ambiance d'une pièce et on peut facilement le changer de place à sa guise.

Pour les peintures et le fusing je travaille avec un four puit. Mes plaques d’enfournements font 35 cm de diamètre et les pièces peuvent faire 25 cm maximum (à cause des quilles d’empilement sauf avec la dernière plaque du dessus que c'est possible). Mais des pièces plus grandes non peintes peuvent être utilisées pour un vitrail.

Actuellement je ne possède que du verre américain Spectrum, un peu de Wissmach et du float (verre à vitre). Pour les autres fabricants de verre il est possible de travailler avec, mais sur demande et commande.

Voici les différentes étapes générales d’un vitrail :

 

 

Tout d'abord, n'oublions pas que c'est au cas par cas

a - Si c’est une demande particulière, on procède toujours par les mesures, on discute du thème, des choix de verre, l’orientation, etc. … . Cela dépend vraiment du contexte si on travaille sur une ouverture déjà existante, création d’une fenêtre, ou autre comme un panneau rétro éclairé, un suncatcheur (attrape soleil), une lampe, etc. …

 

b - En parallèle on fait une maquette pour donner un aperçu au client, c’est ce qui permet également l’élaboration du devis, grâce au choix des couleurs, des verres, des chemins de plomb, pièces peintes ou non. Cela permettra de déterminer le temps de travail, le coût, etc. … . Le devis dépendra également du fait si je dois travailler seule ou avec d’autres partenaires comme des menuisiers par exemple

 

c - Le carton est le dessin à l’échelle réelle du panneau, mais si le vitrail est petit cela correspondra au dessin de la maquette qui sera dès le départ à la taille réelle (20cm x 20cm par exemple). Le carton permet également de corriger la maquette car en taille réduite (1/10) il arrive souvent que les proportions (esthétiques) soient différentes qu’en taille réelle.

 

d - Le tracé permet ensuite de déterminer le vitrail définitif, il servira à la découpe des gabarits pour les différentes pièces de verre. Il doit y figurer la numérotation des pièces ainsi que leur couleur. Cette numérotation diffère si c’est pour une baie dans un édifice ou pour un particulier. Pour un panneau standard on numérote les pièces on fonction du montage au plomb

 

 

e - Le chemin de plomb : en parallèle sur une copie du tracé au format A4, on étudie comment s’effectuera le montage du panneau, avec le tracé de tous les plombs s’incérant les uns dans les autres. On peut utiliser différentes couleurs pour mieux comprendre le montage surtout si celui-ci est très complexe. C’est grâce au chemin de plomb que l’on peut numéroter les pièces de verre sur le tracé et éventuellement faire quelques rectifications supplémentaires sur le tracé

 

f - Faire le calque du tracé. En fonction de chacun, on peut en faire un deuxième qui servirait lors du sertissage et garantir qu’il n’y a pas d’écarts par rapport au tracé réel. Sinon on peut utiliser une règle ou un mètre, tout dépend de la grandeur et de la complexité du panneau. Le calque est utile également pour la restauration de pièces cassées

 

 

g - Découpe des calibres du tracé. On coupe le papier en suivant exactement le tracé à l’aide d’un ciseau 3 lames qui supprime de 1,75 mm de papier. Ceci correspond à l’épaisseur de l’âme du plomb où vont s’insérer les pièces de verre. On regroupe chaque calibre dans différentes pochettes qui déterminent la couleur du verre. On peut fabriquer un ‘clinquant’ à partir d’un gabarit en papier, mais ceci est valable uniquement pour la vitrerie, avec des formes géométriques ou non répétées de même calibre. On peut aussi utiliser un cutter à la place des ciseaux, pour la découpe du verre à la pige, ceci est une autre façon de faire

 

h - La coupe des pièces de verre : Comme les gabarits sont regroupés par couleur on peut commencer à détailler les pièces et à les répartir au fur et à mesure sur le calque. Il faut qu’elles soient la copie conforme de chaque gabarit car 1mm + 1mm + etc. … d’écart, fausse les dimensions du vitrail fini et il y a le risque aussi de se retrouver bloqué au montage. Quant tout est terminé on a une vue d’ensemble sur toutes les pièces et on peut vérifier si chacune d’elles est bien positionnée à sa place

 

 

i - La peinture : avant de commencer il faut que chaque pièce soit exempte de toutes traces de doigt ou de poussière sinon elles seront encore visibles après cuisson. On travaille sur une table lumineuse pour ‘imiter’ la lumière naturelle du soleil. On utilise de la grisaille, du jaune d’argent, du rouge de cuivre ou encore de l’email. La peinture traditionnelle veut que l’on commence par travailler les traits et les jaunes d’argent (enfin cela dépend de chacun) car cela exige une température plus élevée. Ensuite on s’occupe des aplats qui permettront de donner du relief et de la profondeur par la méthode ‘d’enlevage’. Quand on s’est occupé du modelé et des lavis, on termine par les rehauts et l’email qui sont plus fragiles. Chacun est libre de suivre ou non ces étapes, surtout lorsqu’il s’agit de création et non de restauration.

- Le fusing : C’est une technique visant à fusionner à très haute température différents verres compatibles par thermocollage

A la fin, une fois les cuissons terminées, il faut remettre les pièces de verre sur le calque pour vérifier qu’il n’y a pas eu de déformation et pour être organisé lors du sertissage au plomb. Si tel est le cas, à l’aide du calibre on a juste à meuler la pièce, ou alors tout recommencer les pièces défectueuses

 

j - La mise en plomb : Pour le sertissage, le chemin de plomb nous sera bien utile et diffère que l’on soit droitier ou gaucher. En général, on monte le vitrail toujours sur l’endroit. Lors du rabattage des plombs, sur la face avant, les plombs sont légèrement bombés et à l’envers restent droits, c’est au choix.

 

 

k - La soudure : elle a lieu après le montage. Seulement, il y a différentes méthodes.

*On soude sans rabattre les plombs (sauf aux intersections) pour permettre une mastication, et ensuite on rabat les plombs pour le nettoyage

*On rabat en premier pour souder, puis mastiquer et nettoyer le surplus

*Ou alors, on ne mastique qu’un seul côté

*On rabat les ailes du plombs après les avoir bien vérifiées et redressées si besoin. On soude à l’aide d’une baguette d’étain et d’oléine à chaque intersection. On a n’a plus qu’à recommencer les mêmes étapes sur l’autre face.

Je préfère cette méthode, car la mastication comprend des risques de casse, de souiller et d’abîmer les peintures si il y en a, voir même impossible si le verre est très texturé (fusing). C’est valable aussi bien pour la peinture traditionnelle, qu’informelle. J’aime bien utiliser de la grisaille de couleur et je ne vois aucun intérêt de noircir une mousseline blanche… . Car le mastic (de couleur anthracite) bouche tous les pores et aspérités de la grisaille. Aussi en cas de cassure et de remplacement, le masticage rend difficile le dépiquage des pièces d’où un risque accru d’abîmer d’avantage le vitrail. Si le vitrail est exposé aux intempéries ce procédé accélère les altérations du verre et du plomb. J’aime bien conserver les plombs clairs et brillants et les laisser se patiner et durcir avec le temps. La mastication fait oxyder le plomb, le rigidifie et l’étanchéifie, mais cela peut jouer aussi comme critère esthétique, cet aspect patiné. J’ajoute qu’au Moyen Age, les panneaux n’étaient pas mastiqués, donc ce n’est pas une obligation de le faire. Pour la restauration, le masticage se fait au pouce ou à la spatule si besoin

Si il y a eu mastication il faut laisser sécher le panneau plus/moins un mois bien à plat en le retournant régulièrement.

En dernier on effectue la soudure d’attaches pour la pose des vergettes, s’il y a en a.

Bien nettoyer le vitrail et c’est fini

 

 

(Photos page Création : "Carpe Koï", "Coq" et "Cygne et Cygneau")